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Par Anonyme, le 28.08.2015
choucroute ? !!!!
Par Anonyme, le 08.09.2011
choucroute :)
Par Anonyme, le 08.09.2011
je suis morte. vraiment (enfin pas littéralement ...). je veux tester le truc des sous-vêtement s, et oser le
Par Ginger G-Point, le 07.09.2011
cet article m'a tué. tu es le trop drôle mon petite ! vive l'anglais !
Par Ginger G-Point, le 07.09.2011
Date de création : 07.01.2011
Dernière mise à jour :
24.04.2012
39 articles
J'ai toujours voulu croire que si j'étais sur Terre, ce n'était pas uniquement pour avoir une existence banale. J'ai toujours voulu croire que ma vie était destinée à être retentissante, active, remplie. J'ai toujours voulu croire que mon instinct me pousserait quoi qu'il arrive à ne prendre que les bonnes décisions. Aujourd'hui encore, j'y crois. Je sais, je sens, que tout ce que j'ai fait n'a pas été vain. Quelque part, j'ai eu un impact. Et aussi infime soit-il, un impact reste un impact. Après tout, ne dit-on pas qu'un battement d'ailes de papillon peut déclencher une tornade à des kilomètres de là ? Un battement d'ailes. Un simple battement d'ailes, d'une créature si minuscule, à côté de l'univers ! Un grain de sable, un clignement de paupière, un centième de secondes. Un rien peut suffire à tout changer ? Alors dans ce cas, je veux être un rien.
Évidement, je ne savais pas où tout cela me mènerait. Mais après tout, est-ce que ça aurait changé grand chose ? Je ne pense pas. Toujours est-il que j'en suis là, vieille, à guetter sereinement la bougie de mon existence. La flamme s'essouffle, il n'y a presque plus de mèche. Mes rides sont profondes et pleines de chacune de mes aventures. Mes cheveux sont blancs, leur couleur s'est estompée au contact de toutes celles qu'ils ont effleurées. Je sens presque la vie s'échapper de mes lèvres, fugitive, désireuse de liberté, à chacune de mes expirations. Mais avant de me laisser happer par les ombres, avant que la soleil de mes jours ne se couche définitivement, je veux me souvenir. Et je me souviens. De tout. Comme si c'était hier.
Tout a commencé un mois de Juin. Il y a des années et des années de ça. J'étais jeune, encore, à l'époque. J'avais ma robe fétiche, bleue, toute simple, toute légère, idéale pour les journées d'été. Et je me tenais là, les mains crispées sur mon manuscrit, immobile, face à cette grande porte de chêne : la porte du journal du village. Je n'avais rien préparé, ni discours, ni tenue, ni même un quelconque pot de vin en dernier recours. J'avais simplement pris ma conviction d'une main, et mon entêtement de l'autre, et je me l'étais juré : « Solveig, tu ne sortiras pas de cet endroit tant qu'on ne t'aura pas garanti que ton écrit paraîtrait dans la prochaine édition ! ». Je pense que ce jour là, ils ont du me détester, après avoir accepté ma requête - sans doute dans l'espoir de se débarrasser de moi. Mais ils s'en sont sans doute vite accommodés, après tout, je les avais prévenus : je ne voulais pas devenir une grande journaliste. Ce que je voulais, simplement, c'était qu'ils publient cet article. Un article sur un cheval qui avait réussi, par on ne sait quel miracle, à, si ce n'est sauver, au moins prolonger de quelques mois, la vie de son cavalier. J'étais plutôt sûre de moi, mais ça ne m'a pas empêchée d'éprouver une joie intense, indescriptible. Comme une potion qui s'insinue dans chacune de vos veines et qui vous procure le sentiment que rien, absolument rien n'est impossible. C'est ce jour là. Oui. C'est ce jour là où ma vie a basculé. Ce jour là que j'ai su que j'y arriverai, et qu'aucun obstacle ne serait assez grand, qu'aucune montagne ne serait assez haute, pour m'empêcher de réussir. Depuis ce jour de Juin, je n'ai plus jamais lâché les mains de ma conviction et de mon entêtement.
Au début, c'était ainsi. Comme ma robe. Léger, aérien. Facile presque. Après le journal, j'ai réussi à vendre une peinture d'un artiste inconnu, puis deux, puis vingt, puis cinquante, du même artiste. Qui a alors commencé à avoir une certaine renommée. Oh, quand je dis renommée, je veux dire, dans la région. Une renommée nationale, c'est difficile à acquérir. Mais j'en étais là : capable de dépasser ces limites invisibles que le tout un chacun se fixe pour s'emprisonner, et pouvoir se plaindre de cette liberté bafouée. Un emprisonnement oui. Un emprisonnement dans lequel chacun se complaît, trop effrayé par ce qui peut bien l'attendre au delà des limites que nous ne sommes que très peu à franchir. Un emprisonnement voulu, cherché, créé même, dont on se plaint à loisir mais contre lequel on ne songe même pas à lutter.
Puis il y a eu des défis un peu plus personnels, comme lutter contre une peur paralysante du vide pour faire l'escalade ; apprendre à nager pour pouvoir visiter les fonds marins ; partir un mois en bateau sans prévoir d'itinéraire …
Oui, plus la vie passait, plus je me devais de me dépasser. Forte de mes victoires précédentes, j'avais en moi, quelque part près de mon cœur, une réserve inépuisable de courage et d'énergie, qui terrassaient dans un combat bref et silencieux les moindres doutes qui, parfois, avaient le malheur de tenter de s'aventurer sur les terres de mon esprit. Un jour, j'ai sauté à l'élastique. Quand j'y repense aujourd'hui, cette expérience fut sans doute la plus belle métaphore de ma propre vie. Un saut dans le vide, dans l'inconnu, avec comme simple protection un élastique capable de s'étirer à l'infini : la volonté. Je me souviens d'avoir hurlé comme jamais je n'avais hurlé auparavant. Ce n'était pas de peur, c'était de bonheur. J'aspirais toute l'intensité du moment par chaque pore de ma peau, pour n'en perdre aucune goutte. Je me devais de le faire, c'était ma mission, mon rôle, le sens de ma vie.
Et c'est au nom de ça qu'une nuit, je suis allée ouvrir un enclos. La culpabilité qui pesait discrètement sur mes épaules tout au long du chemin avait disparu au même moment que la porte de bois s'était ouverte et que les moutons s'enfuyaient, hagards, perdus, et sans doute un peu idiots, dans les pâturages qui devenaient dorénavant leur territoire. Le lendemain, l'affaire faisait la une du journal du village, mais personne ne se doutait que j'étais à l'origine de tout ça. Personne n'a jamais su quoi que ce soit sur quoi que ce soit de toute façon. Les gens sont trop occupés à regarder leur propre nombril pour s'apercevoir que celui du voisin est difforme, ou encore plus joli, et que le voisin n'en a absolument rien à faire puisqu'il ne le regarde même pas. C'était grisant, et sans doute un peu fou. Mais je m'étais habituée à vivre ainsi, à jouer mon rôle sans m'interroger, juste faire ce que j'avais à faire, et en profiter autant que possible. Comme cette nuit de pleine lune. Je suis sortie de chez moi, j'ai fait rugir le moteur de ma voiture et je me suis rendue au bord d'un lac. Un lac immense, très fréquenté pendant les journées de printemps et d'été. Lorsque mes pieds nus se posèrent sur le sable artificiel, la pudeur disparut en même temps que j'enlevais dans un élan euphorique chacun de mes vêtements, avant de me précipiter dans l'eau. Peu m'importait de savoir si j'étais réellement seule, si j'avais le droit, si quelqu'un avait pu apercevoir les courbes de mon corps durant ma folle course. Peu importait oui, parce que je me sentais bien, vivante. L'eau glissait doucement sur ma peau, on n'entendait rien sinon le bruit calme et apaisant d'une nature endormie. Je suis restée là, à profiter, pendant environ une heure. Quand je suis ressortie, il faisait doux. J'ai laissé une petite brise nocturne me sécher, avant de me rhabiller. Je me sentais différente. Comme si ce bain de minuit avait déposé sur mon corps un voile invisible, comme une robe de liberté. En rentrant chez moi, j'ai réalisé que je n'avais cessé de sourire tout le long du trajet, et je me suis endormie sereinement.
Les jours, les mois, les années passaient sans que je ne trouve le temps de les compter. Ils sont nombreux, ceux qui jour après jour guettent le calendrier. Ceux qui attendent une date particulière pour partager avec d'autres un bonheur préfabriqué, programmé, et tellement artificiel parfois. Quand on pense qu'il y a des gens qui ne verront pas même la fin du mois, qui le savent, et qui pourtant livrent un duel acharné contre la mort, simplement pour pouvoir vivre un peu plus, pour pouvoir rêver plus longtemps, espérer quelques heures de plus... Je n'ai jamais compris pourquoi l'homme passait son temps à le mesurer. Une montre, un réveil, des heures fixes. A force de toujours tout régler comme du papier à musique, on perd ce temps que tout le monde juge si précieux. Il faut prendre le temps de prendre son temps. S'autoriser deux minutes de retard si ces deux minutes peuvent permettre d'écouter le chant des oiseaux, ou de contempler avec bonheur un coucher de soleil. Le temps qu'on perd, on ne le récupère jamais. Et ça, on a trop tendance à l'oublier.
J'ai toujours pensé ainsi, et c'est peut-être la raison pour laquelle j'ai fait tout ça. Je ne sais pas... Et c'est allé très loin - certains diront même trop loin, mais ils ne comprennent pas. Personne ne peut vraiment comprendre. Ce fut ma dernière aventure, le dernier acte, le dernier monologue que j'avais à réciter avant de pouvoir baisser le rideau sur le rôle de ma vie.
Il y avait cet homme. C'est à peine si je me rappelle son prénom aujourd'hui. Ce n'était pas l'essentiel, non. L'essentiel c'est que cet homme avait un jour renversé une fillette, qui avait alors perdu la vie. Après de longs mois, justice avait plus ou moins été rendue, puisqu'il avait été reconnu coupable. Mais il était là, malgré tout, en liberté. Je ne savais pas si son cœur était déchiré, en lambeaux, atrophié, d'avoir volé la vie d'une petite fille qui n'avait rien demandé, et je n'avais pas à le savoir, je me devais simplement de répondre au vieil adage : « Œil pour œil, dent pour dent. ». Je l'ai suivi pendant des mois, pour élaborer un plan précis, minutieux. Je ne craignais pas les conséquences : depuis que j'avais commencé, du manuscrit déposé au journal, aux moutons libérés, en passant par le bain de minuit et tellement d'autres aventures, je n'avais jamais eu à répondre de quoi que ce soit. Je faisais ce que j'avais à faire, et personne ne remontait jamais jusqu'à moi. Et au fond, je sentais que cette fois là, ça ne serait pas différent. Oui, j'ai tué cet homme. Pas à mains nues, pas face à lui. Je me suis simplement appliquée à verser dans son verre qu'il prenait chaque fois qu'il rentrait du travail un poison efficace. Sans peur, ni honte. Tout le monde a cru à la crise cardiaque, et moi, en Octobre suivant, je quittais la Champagne pour vivre une fin de vie paisible en Auvergne.
Ce meurtre fut la dernière de mes aventures. Tout ça m'a vite manqué. Et en même temps, dès que je me retournais pour contempler mon existence, une bouffée de fierté envahissait tout mon être. Moi, Solveig, infirmière auprès des gens en fin de vie, j'avais réussi. J'ai accompli pour chacun de mes patients ce qu'ils désiraient le plus au monde avant de passer de l'autre côté. Désirs, rêves, fantasmes, envies, appelez ça comme vous voulez. Ils se réalisaient à travers moi. C'était ça, mon rôle. Le faire pour eux. Une relation étroite et puissante s'instaurait toujours entre mes patients et moi, et ils se confiaient alors facilement, pressés peut-être par ce fameux manque de temps. Alors je me sentais investie d'une mission. Parfois je le leur disais, parfois je n'en avais malheureusement pas le temps, et parfois, je préférais simplement le garder pour moi. Je suis certaine que c'était la meilleure des choses à faire. La preuve : je suis encore vivante et libre aujourd'hui, c'est bien que quelque part, le destin approuve mes décisions.
J'ai toujours voulu croire que si j'étais sur Terre, ce n'était pas uniquement pour avoir une existence banale. J'ai toujours voulu croire que ma vie était destinée à être retentissante, active, remplie. J'ai toujours voulu croire que mon instinct me pousserait quoi qu'il arrive à ne prendre que les bonnes décisions. Aujourd'hui encore, j'y crois. Je sais, je sens, que tout ce que j'ai fait n'a pas été vain. Quelque part, j'ai eu un impact. Et aussi infime soit-il, un impact reste un impact. Après tout, ne dit-on pas qu'un battement d'ailes de papillon peut déclencher une tornade à des kilomètres de là ? Un battement d'ailes. Un simple battement d'ailes, d'une créature si minuscule, à côté de l'univers ! Un grain de sable, un clignement de paupière, un centième de secondes. Un rien peut suffire à tout changer ? Alors dans ce cas, je veux être un rien.