J'ai constaté que j'avais un humour assez particulier/nul/moisi/pourri/spécial (rayez la ou les mention(s) inutile(s))qui pouvait parfois plonger les gens qui m'entourent dans la perplexité la plus totale, ce qui ma foi est assez compréhensible, si l'on y pense bien.

"C'est l'histoire d'un papier qui voulait se baigner, mais en fait il avait pas pied." (blague nulle)

Mais au final, est-ce que ces gens prennent la peine une seule seconde de se mettre dans MES baskets ? Ok, j'ai tendance à émettre une odeur de pied assez désagrable après une journée dans mes chaussures en toile, donc ce n'est pas la perspective la plus cool du monde. Mais imaginez : passer la journée dans le corps de quelqu'un qui a un humour pourri, ça vous a déjà traversé l'esprit ? Non, non parce que, diantre, être drôle c'est un, voire deux, portants.

Mais si vous aviez tenté de me comprendre, vous sauriez qu'avoir un humour pourri...

- Ca te permet d'avoir (en théorie)des abdos en béton (c'est une image, si on a des abdos vraiment en béton, on meurt)parce que tu rigoles tout le temps pour tout et rien et que c'est drôle de rire, alors tu rigoles encore plus.

- Ca te fait perdre toute crédibilité. Parce que vu que les gens sont habitués à ne pas parler le même langage humoristique que toi, ils partent du principe que tu ne vas jamais les faire rire. Alors toi tu fais un effort pour leur sortir une blague de leur cru, et personne ne rit. Tout le monde te regarde comme si tu venais de parler dans un combo vietnamo-russe. Ok, on passe. Une demie heure plus tard, ou trois jours après, un gars raconte LA MEME BLAGUE, et toute l'assemblée se roule par terre en se faisant pipi dessus. Quand tu fais légitimement remarquer que c'est ta blague de l'autre soir, on te répond soit : " Ah nan mais pas du tout", soit "Ah ? T'as du mal la raconter alors". A partir de là, tu décides de ne plus faire d'efforts.

- Ca t'épuise, parce que quand ton cerveau est drôle, il l'est H24. Et si toi, tu tries un minimum (si si, je vous le promets) les blagues que tu balances à tire l'arrigot, dans ta tête, elles fusent genre, tout le temps. Et à chaque mot, chaque phrase, chaque évènement, chaque expression, dans ta tête, il y a une voix de merde qui explose de rire et qui se marre avec un rire de merde (rire ressemblant fortement à celui d'une hyène en pleine crise d'hilarité).

- Ca t'isoleparfois du monde réel parce que souvent les gens ne comprennent tout simplement pas ce que tu racontes et ne parviennent pas à te suivre, et à comprendre la complexité et la grande drôlerie de ce que tu viens d'énoncer.

- Ca te paume parce que du coup tu ne ris pas pour la même chose que le commun des mortels. Alors quand quelqu'un raconte un truc supposément drôle (vu que tout le monde en rigole en se jetant en arrière et en se tenant les côtes comme si d'un moment à l'autre elles allaient se faire la malle (oui, parce que ça fait un moment que les côtes draguent la malle et ce soir, c'est bon, elles vont pécho, elles se la font)), toi, juste, tu ne comprends pas. Alors pour faire bonne figure tu affiches un sourire poli genre "AHAH pas mal", mais en vrai, t'as rien compris.

Moi, je sais que j'ai un humour vraiment moisi, mais je me fais rire, et franchement, c'est tout ce qui compte (après les comptables, mais ça, c'est une autre histoire). Mais je dois avouer que c'est toujours une grande victoire quand je fais marrer quelqu'un. J'ai toujours envie de grimper sur la table et d'hurler : "ENCORE UNE VICTOIRE DE CANARD !".

Ouais, chacun ses fantasmes.